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Au Sénégal, les athlètes olympiques

Onze sportifs sénégalais seront au rendez-vous de Paris 2024, mais la plupart déplorent un manque de soutien financier, qui pèse sur la qualité de leur entraînement.

Au Sénégal, les athlètes olympiques

Date: 15/06/2024

Au Sénégal, les athlètes olympiques à la peine : « Je pensais qu’être qualifié aux JO changerait un peu ma vie, c’est presque pire » La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/06/25/au-senegal-les-athletes-olympiques-a-la-peine-je-pensais-qu-etre-qualifie-aux-jo-changerait-un-peu-ma-vie-c-est-presque-pire_6243657_3212.html « Garde à vous ! » La voix du coach Alioune Diovol résonne dans l’Arène nationale de Pikine. Le complexe, conçu pour accueillir les compétitions de lutte sénégalaise dans la banlieue de Dakar, s’est ouvert à d’autres sports de combat. Sous l’œil de son entraîneur, Bocar Diop exécute différentes figures pour mettre au tapis son adversaire. Coup de pied fouetté, coup de pied retourné, talonnade… Le taekwondiste remporte, ce jour-là, deux combats sur trois. « Il est en bonne forme pour les JO, mais ce pourrait être encore mieux si on avait les moyens de faire des entraînements plus poussés », estime Alioune Diovol. L’entraîneur déplore un manque de soutien financier de la part des instances sportives du pays. D’après Bocar Diop, qualifié depuis le mois de février pour les JO de Paris 2024, le Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS) « a promis une bourse de 3 millions de francs CFA (4 500 euros), mais elle n’est toujours pas arrivée ». Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Paris 2024 : Hugues Fabrice Zango, le thésard qui veut offrir au Burkina Faso sa première médaille d’or olympique Sans budget, impossible pour le taekwondiste d’aller faire des stages d’entraînement à l’étranger, si précieux avant les compétitions internationales – toutes disciplines confondues – pour pouvoir se mesurer à ses adversaires. « Je pensais qu’être sportif de haut niveau avec une qualification aux JO changerait un peu ma vie, c’est presque pire », confie-t-il en wolof, traduit par son coach en français. « Sans rien en retour » Pour pouvoir se consacrer trois fois par jour à l’entraînement, l’athlète a lâché son emploi de soudeur. Résultat, à 25 ans, il n’a plus aucune rentrée d’argent et se voit hébergé par la Fédération sénégalaise de taekwondo à l’Arène nationale dans une petite chambre qu’il partage avec quatre autres sportifs. « Ma famille m’en veut, ajoute le vice-champion d’Afrique, classé 15e mondial. Ils ne comprennent pas que je donne tant à mon pays, sans rien en retour. »

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